Comment reconnaître le mobilier Régence ?

De 1715 à 1723, le style Régence est un style de Transition de courte durée entre le style Louis XIV et le style Louis XV. Il accompagne les arts décoratifs vers l’esthétisme rocaille, synonyme de fantaisie, de légèreté et d’élégance.
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Commode Régence 1745, attribuée à F. Mondon
© Tant de l’Imaginaire

Meuble d’époque Régence : contexte et description

Le mobilier d’époque Régence abandonne le classicisme du style Louis XIV au profit d’un répertoire décoratif revisité avec raffinement. Même s’il reprend les caractéristiques du style précédent (symétrie, mascarons et chimères), le mobilier Régence se courbe : c’est l’apparition de la ligne galbée.

Le motif emblématique du style est sans nul doute la coquille. Cette période de Transition annonce les grands thèmes du style Louis XV avec l’apparition des chinoiseries, des feuillages mouvementés, des rosaces, des volutes, des arabesques et des espagnolettes.

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Bureau Mazarin attribué à Thomas Hache d’ Epoque Régence
© Galerie Pellat de Villedon

Caractéristiques du mobilier de style Régence

Mise à part l’apparition de la console, il n’y a pas de véritables nouveautés dans le mobilier. Il s’agit davantage d’une revisite du répertoire ornemental existant, avec une touche de fantaisie. La commode adopte un profil en arbalète ou en tombeau. La commode sauteuse devient un grand classique du style, tout comme le bureau plat.

Le bois utilisé en placage est le palissandre, le bois de violette ou de rose. Garni de filets en laiton ou de bronze, le poirier noirci devient à la mode. Le plateau en bois est remplacé par du marbre, notamment le brèche rouge. Le piétement des sièges se courbe et se dote de sabot, ce qui annonce l’arrivée du pied de biche du style Louis XV.

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Table à gibier d’époque Régence en chêne massif
© Galerie Gilles Linossier

Le mobilier d’époque Régence rivalise d’ingéniosité pour habiller de confort et de chaleur les intérieurs en quête de fantaisie et d’intimité.

La commode provençale : fleuron prestigieux de la Provence

Chef d’œuvre du savoir-faire régional, la commode provençale porte en héritage une élégance rare appréciée pour le galbe de ses courbes et la finesse de ses ornementations.

Commode provençale : perle de la Provence

Ce meuble emblématique de la Provence apparaît au début du XVIIIe siècle, vers 1690. Le style provençal est le fruit de la grande liberté d’expression des fustiers (ébénistes provençaux) inspirés du style rocaille parisien et des influences italiennes. A mi-chemin entre l’ébéniste et le sculpteur, le fustier réalise une grande variété de commodes provençales.
franckCommode Nîmoise noyer, époque Louis XV : Antiquités Franck Baptiste

A partir de 1740, la façade et les côtés de la commode se bombent, se galbent et se chantournent. Elle adopte un profil en arbalète, en tombeau ou à ressaut. Elle s’orne de motifs richement sculptés et moulurés qu’elle emprunte à la nature : feuillages, roses, jasmin, laurier, coquilles, rameaux d’olivier…

Le bois utilisé pour la fabrication du mobilier provençal est principalement local : olivier, noyer, mûrier, aulne. Destinés aux mariés, les modèles les plus luxueux sont ornés de placage de bois précieux ou de marqueterie.

commode-chatelanCommode sauteuse galbée toutes faces. Bois de noyer. Provence XVIII : Chatelan antiquités

Évolution de la commode provençale

A la fin du XVIIIe siècle, la commode provençale adopte des formes plus rectilignes et des angles vifs. Elle emploie les caractéristiques typiques du style Louis XVI. Certains modèles reprennent les motifs révolutionnaires de cette époque : bonnet phrygien, faisceaux…

meouneCommode Provençale XVIIIe en noyer :Méounes Antiquités

Quelques commodes provençales sont recouvertes d’un enduit ocre jaune ou vert pâle semblable au « vert d’Uzès ». On voit apparaître certains modèles utilisant un procédé italien plus économique appelé « arte povera » : les motifs sont peints sur papier, découpés et collés sur un fond enduit de bleu ou de jaune.

A la fois rustique et extrêmement raffinée, la commode provençale valorise un charme centenaire sur lequel le temps n’a pas d’emprise.

–> Voir aussi le Mobilier régionnal et le Mobilier provençal

La peinture au XXe siècle

A partir du XXe siècle, la peinture rompt avec les codes académiques du XVIIIe siècle pour devenir un art éclectique et provocateur.

Peinture du XXe : nouvelle conception de la représentation picturale

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La peinture du début du XXe siècle voit apparaître de nombreux courants picturaux en opposition totale avec les écoles classiques et les conventions académiques du siècle précédent. Le cadre normatif du XVIIIe siècle a été complètement abandonné. L’art est revisité avec une certaine violence et provocation, reflet de la société de l’époque. Le peintre peut laisser libre cours à une totale liberté de création et d’imagination. L’art s’adapte à une société en constante évolution. L’heure est à l’innovation : les acheteurs d’objets d’art et de peintures veulent de la nouveauté, une image du monde en renouvellement permanent.

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La peinture du XXe siècle devient synonyme d’éclectisme. Les courants picturaux se renouvellent. Il ne s’agit pas d’une succession mais bien d’une cohabitation de genres. On ne peut pas réduire un peintre à un seul courant pictural mais bien à des tendances successives. L’artiste est libre de s’inspirer de diverses sources. Par exemple, la peinture de Pablo Picasso peut être caractérisée à la fois de postimpressionniste, primitive, fauve, cubiste et surréaliste au fur et à mesure du XXe siècle.
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L’art moderne et l’art contemporain au XXe siècle

L’histoire de l’art au XXe siècle se découpe en deux périodes significatives pour la peinture : l’art moderne et l’art contemporain séparés par la Seconde Guerre Mondiale. Avec l’émergence de la photographie, les peintres Cézanne, Gauguin et Van Gogh bouleversent le concept traditionnel de la représentation objective, en échappant à la recherche du Beau. Les tableaux ne sont plus fidèles à la nature mais retranscrivent un nouveau mode de communication entre l’artiste, l’œuvre et le spectateur. L’exploration et l’expérimentation sont les maîtres mots de l’art moderne.

De nombreux peintres entrent dans l’histoire de l’art au début du XXe siècle : les Fauves (Chagall, Matisse, Vlaminck), les Expressionnistes (Ensor, Munch, Soutine, Modigliani) et les représentants de l’Art nouveau (Klimt). Introduit par le pinceau de Kandinsky, l’art abstrait se développe. En parallèle, le mouvement cubiste voit le jour avec Picasso, Braque, Léger. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, la peinture contemporaine s’affirme avec encore plus de créativité. Aux côtés de l’art abstrait, du cubisme et du surréalisme, viennent s’ajouter l’Art optique, le Pop Art, le Minimalisme qui gomment les frontières entre les différents arts de l’époque.

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Les principaux courants picturaux que nous pouvons retenir au cours du 20ème siècle sont :

le Fauvisme (1900-1910),
l’Expressionnisme (1905-1920),
le Cubisme (1907-1920),
le Futurisme (1909-1935),
le Surréalisme (1924-1966).

La peinture au XIXeme siècle

Au XIXe siècle, la peinture est synonyme de renouvellement. A travers plus d’une vingtaine de courants artistiques différents, le XIXe siècle réinterprète le sens d’un art pictural en perpétuel changement. Trois courants ont cependant marqué l’histoire de l’Art : le romantisme, le réalisme et l’impressionnisme.

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Henri De Beul (1845-1900) « Jeune Berger Lisant » Proposé par : 800 Ottocento

Le romantisme (1780 – 1850) guidé par les émotions individuelles

Né à la fin du XVIIIe siècle, l’art romantique rompt avec le rationalisme du siècle des Lumières : la nature morte, le paysage, le portrait, la scène religieuse ou mythologique ne sont plus d’actualité. Les tableaux de style romantique privilégient l’émotion à la raison, l’imagination à la structure conventionnelle. En opposition aux conventions antérieures, le romantisme se recentre sur l’individu et sa perception subjective du monde. La passion, la folie et la violence des sentiments priment sur l’aspect esthétique et l’analyse critique.

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Ronde de nuit de W. Beauquesne Proposé par : Michel Lardanchet

Le réalisme (1830 – 1880) : la représentation naturaliste de la vie quotidienne

Opposé à l’imaginaire romantique, le réalisme met en scène la vie quotidienne sous la deuxième république et le second empire. Né en Angleterre, le courant réaliste s’inspire de la photographie qui fait ses premiers pas. Les tableaux du courant réaliste se caractérisent par leurs grandes dimensions et leur style très naturaliste. Dans un contexte économique dégradé, le réalisme permet de représenter cette réalité sociale, aussi bien dans les villes que dans les campagnes. Abonné à l’allégorie, le nu devient est un thème de prédilection de l’art réaliste, à contre-courant des conventions académiques.

L’impressionnisme (1860 – 1900) : valoriser l’essence de l’impression

Sur les pas des peintres réalistes, les impressionnistes peignent les sujets contemporains en fonction de leur perception à l’endroit et à l’instant où ils les perçoivent. Ce courant pictural tire son nom d’un tableau de Claude Monet appelé « Impression, soleil levant ». L’impressionnisme se concentre sur les effets de la lumière et de l’ombre. Loin de la peinture académique, l’art impressionniste libère la couleur pour représenter, non pas la nature, mais la perception de la nature. La forme est plus importante que le sens. Les thèmes plébiscités : le bord de l’eau, les paysages, les spectacles, la vie urbaine.

Liens :
Peintures du XIXème siècle
Tableaux anciens

La peinture au XVIIIe siècle

Siècle des Lumières, le XVIIIe siècle affirme une ouverture des esprits et un engouement pour la réflexion philosophique. C’est également un siècle fondamental pour la peinture française qui s’articule autour de trois courants picturaux : le rococo, le néo-classicisme et le romantisme.

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Femme ornant la statue de l’Amour – Ecole d’Alexandre Roslin : Galerie Clostermann

Le rococo : l’illusion d’une société légère, gaie et décomplexée

Alliance du style rocaille français et du baroque italien, le rococo se détache de l’austérité du classicisme pour plus de légèreté, de fantaisie et de gaieté. Dans un contexte incertain où la société fuit une réalité dérangeante, le rococo joue le maître de l’illusion. Fortement inspirée du théâtre, la peinture met en scène une société qui s’adonne aux plaisirs du corps et de l’esprit. Les fêtes galantes de Versailles font partie des thèmes de prédilection des peintres français. Watteau, Boucher, Fragonard théâtralisent un monde non pas réel mais idéalisé. L’Arcadie, les sujets galants, érotiques et libertins sont typiques du rococo imaginaire et fantaisiste.

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Jean Raoux – Huile sur toile marouflée sur panneau : Antiquités Temps de choses

Le néoclassicisme : la conception d’un modèle du vrai et du beau idéalisé

A partir de la moitié du XVIIIe siècle, le néo-classicisme rompt avec l’exubérance et la fantaisie du rococo, considéré comme « perversion du cœur et de l’esprit ». La rêverie, les sentiments poétiques sont supprimés au profit de la sévérité, la noblesse d’âme, la vertu et le patriotisme. Inspirée de l’art antique, la peinture néo-classique valorise un modèle du Vrai et du Beau Idéal. Le répertoire ornemental des tableaux doit être accessible et facilement compréhensible. Dépourvu d’artifices, ce style sévère et intransigeant privilégie la morale à la spiritualité, la domination des sentiments à la passion pour émouvoir la moralité publique.

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Le Parasol – Francisco Goya

Le romantisme : la peinture animée par les émotions personnelles

Né à la fin du XVIIIe siècle, le romantisme s’épanouit au cours du XIXe. Ce courant pictural met à l’honneur l’expression des sentiments intérieurs, des émotions individuelles. Le doute, la peur, l’angoisse, l’imaginaire, le rêve, la folie composent le vocabulaire du style romantique. C’est Franscisco Goya qui amorce le courant romantique en Espagne. A contre-courant de l’académisme, il décide de peindre le monde selon sa vision personnelle de la nature humaine. Il excelle dans l’expression des sentiments par la déformation des corps en débarrassant la matière et la touche de tout réalisme académique.

Liens :
Peintures du XVIIIème siècle
Tableaux anciens

La peinture au XVIIe siècle

En peinture, le XVIIe siècle devient synonyme de rationalisme. Les peintres de cette période de l’Histoire de l’Art revisitent la définition de l’idéal, de la raison et de l’ordre pour valoriser une nouvelle interprétation du réalisme.

La peinture français du XVIIe siècle s’articule autour de trois courants picturaux principaux : le caravagisme, le baroque et le classicisme.

Le caravagisme : l’expression brute du sentiment de beauté

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La Diseuse de bonne aventure (Le Caravage)

A la fin du XVIe siècle, l’artiste italien Michelangelo Merisi da Caravaggio, en français Le Caravage (1571 – 1610) bouleverse le « Beau idéal » sublimé par la Renaissance pour une représentation résolument dramatique et réaliste. Caravage propose un nouveau sentiment de réalité qui reflète le quotidien dans toute sa beauté, sa violence et sa laideur. Véritable source d’inspiration pour de nombreux artistes de son époque, la révolution caravagesque se caractérise par l’utilisation du clair-obscur et de la proximité immédiate de la scène du tableau avec le spectateur.

Le Baroque : l’extravagance d’une peinture théâtrale en mouvement

Né en Italie au début du XVIIe siècle, l’art baroque remet en question le maniérisme autour d’un nouveau message essentiellement religieux. Ce courant souhaite émouvoir le spectateur en lui montrant la magnificence de Dieu et de l’église. Il l’invite à la réflexion sur son existence, sur la religion, la mort, la souffrance. Les couleurs chaudes, les diagonales, les courbes et les contre-courbes créent le mouvement pour casser la construction triangulaire et l’équilibre horizontal/vertical, typiques de la Renaissance. L’éclairage joue les contrastes entre ombre et lumière. Les personnages affichent leurs états d’âme et leurs passions.

Le Classicisme

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Jupiter et Callisto (Rubens)

L’art classique est créé en opposition à l’art baroque. Fini l’exubérance des formes courbes et mouvementées, le classicisme renoue avec l’art de la raison, la rigueur, l’ordre et la discipline au service de la monarchie absolue. Inspirés de la Renaissance et de l’Antiquité, les peintres privilégient la composition statique, les couleurs froides, les lignes horizontales et verticales pour mettre en scène une nature ordonnée et maîtrisée. Le cadre, les contours et les formes du tableau sont précis pour créer une conception idéalisée de la beauté. Par sa capacité à glorifier les valeurs morales, le classicisme devient le « grand goût » imposé par l’académisme.

Les peintres et les artistes majeurs au XVIIe siècle : Le Caravage, Peter Paul Rubens, Antoine van Dyck, Georges de La Tour, Nicolas Poussin, Le Bernin, Velázquez, Claude Gellée, Philippe de Champaigne, Rembrandt, Charles Le Brun.

Lien:

Peinture du XVIIème siècle
Tableau ancien

Les bougeoirs et chandeliers au XVIIIe siècle

D’abord utilisés pour leur fonction utilitaire, les bougeoirs et chandeliers deviennent à partir du XVIIIe siècle de véritables œuvres d’art qui évoluent au gré des styles, des modes et du goût des ornemanistes.

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Paire d’appliques d’époque Régence en bronze doré présenté par Gilles Linossier

Bougeoir et Chandelier : les grands classiques des luminaires du 18e siècle

A partir du Moyen-Age, l’éclairage à la chandelle supplante l’utilisation de la lampe à huile. Sa matière solide, la graisse animale appelée « suif » est plus pratique que l’huile qui se renverse facilement. Bien qu’elle donne une lumière faible, une fumée abondante et malodorante, la chandelle devient vite l’éclairage le plus utilisé. Réservée aux plus riches, la cire d’abeille permet d’obtenir une bougie à l’éclairage plus dense et au parfum plus agréable.

A partir du 18ème siècle, les luminaires se développent pour accueillir chandelles et bougies. Le bougeoir et le chandelier font leur apparition. A poser ou à suspendre, pour une ou plusieurs chandelles, les systèmes d’éclairage se modernisent pour s’intégrer avec raffinement aux intérieurs du XVIIIe siècle.

L’évolution des bougeoirs et chandeliers au xviii

Apparu dès le Moyen-âge, le chandelier désigne tous les luminaires accueillant bougies ou chandelles. Destiné à une seule bougie, le bougeoir en est son modèle le plus simple et le plus petit. Réalisés par paire, les plus beaux modèles adoptent des tailles et des ornementations plus importantes en fonction de leur usage. On les nomme alors flambeau, candélabre ou girandole.

Les bougeoirs et les chandeliers du 18e possèdent :

  • – un binet pour accueillir la bougie
  • – une cuvette pour recueillir la cire fondue
  • – des petits trous pour faciliter le retrait de la bougie
  • – un éteignoir et son porte-éteignoir pour l’éteindre
  • – une anse, un anneau ou une manchette pour la déplacer

 

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Paire de Bougeoirs présenté par Denoyelle antiquités

Les bougeoirs et les chandeliers du XVIIIe sont réalisés à partir de métaux précieux tels que le laiton, le bronze ou l’argent. En fonction des styles, le chandelier et le bougeoir peuvent être également en verre, en céramique, en faïence ou en porcelaine. Ils reprennent les tendances propres à chaque style : feuillages rocailles du style Louis XV, lignes et motifs néoclassiques du style Louis XVI…

L’argenterie et l’orfèvrerie du XVIIIe siècle

Chef d’œuvres de l’artisanat ancestral, l’argenterie et l’orfèvrerie du XVIIIe siècle gardent une mémoire immuable du travail hors-pair des orfèvres français

argenterie

 

Argenterie orfèvrerie 18e siècle : de l’inspiration à la création unique

Depuis l’Antiquité, l’argenterie est très utilisée pour l’usage domestique, le culte, l’art de la table et les arts décoratifs : timbales, chandeliers et couverts en argent rencontrent très un franc succès… L’orfèvrerie, travail de l’argenterie en argent massif, est l’art de la fabrication et de la restauration des objets en métaux précieux. Monnaies, médailles, bijoux, objets décoratifs et utilitaires reflètent les évolutions des coutumes et modes de vie du XVIIIe siècle.

L’argenterie et l’orfèvrerie du 18ème marient leur valeur utilitaire, leur valeur décorative et leur valeur en poids de métal. A l’époque de la Renaissance, la découverte d’un gisement d’argent sud-américain démocratise la fabrication d’argenterie et d’orfèvrerie dans le monde entier au XVIIIe siècle. En France, Louis XIV impose sous son règne la fonte nationale de l’orfèvrerie d’or et d’argent car les caisses royales sont vides.

L’argent et l’orfèvre au XVIII

Pendant le règne de Louis XV, les orfèvres se réunissent en corporations et établissent des règles strictes de fabrication pour l’argenterie et l’orfèvrerie. Le poinçon entre en vigueur pour faciliter les contrôles rigoureux de fabrication (année, ville) et pour certifier l’authenticité des pièces réalisées. La timbale devient la pièce phare de l’argenterie ancienne du XVIIIe siècle.

Une grande quantité de pièces en argent massif est produite notamment pour les arts de la table : couverts, coquetiers, timbales, plats de service, tasses à vin, mouchettes, verseuses, rafraîchissoirs, huiliers-vinaigriers, saupoudreuses, flambeaux, bougeoirs… Durant le 18ème siècle, le métal argenté remplace l’argent massif pour la fabrication des pièces de grandes tailles.

La porcelaine française du XVIIIe siècle

Inspirée de la porcelaine chinoise et japonaise, la porcelaine française du XVIIIe valorise une signature de prestige, reflet d’un authentique savoir-faire national.

La porcelaine est née en Chine au début de notre ère. A partir du XVIIe siècle, les Compagnies des Indes importent en Occident la porcelaine chinoise et japonaise. Le voyageur et marchand vénitien Marco Polo emporte dans ses bagages cette porcelaine et l’introduit en Europe sous le nom de « porcella ».

De nombreux céramistes européens tentent d’imiter cette porcelaine chinoise. Ils créent une pâte tendre mais celle-ci n’arrive pas à égaler la blancheur et la solidité de la porcelaine asiatique. En Allemagne, sur les ordres du Prince de Saxe « Auguste Le Fort », passionné de porcelaine, Böttger et Tschirnhaus découvrent le secret de fabrication de la porcelaine à Meissen à partir d’un gisement de kaolin.

La porcelaine de Meissen reste l’unique concurrente de la porcelaine asiatique jusqu’à la découverte d’un gisement de kaolin à St Yrieix la Perche, près de Limoges en 1768. La manufacture de Sèvres est l’une des premières à produire la véritable porcelaine à pâte dure.

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La porcelaine au XVIIIe siècle

Alliance de kaolin, d’albâtre et de quartz, la porcelaine s’introduit avec succès dans les arts décoratifs français au 18ème siècle. Inspirée des décors en camaïeu ou polychrome de la porcelaine chinoise, la porcelaine française  rivalise d’ingéniosité pour séduire une clientèle aisée. Plus luxueuse que la faïence, la porcelaine devient une matière de prestige réservée à l’élite française du xviiie.

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Même si l’assiette et le plat en porcelaine restent les grands classiques des arts de la table, la porcelaine du XVIIIeme siècle est aussi très utilisée pour la production d’objets d’art et de décoration. A l’incontournable service en porcelaine se joignent vases et sculptures en porcelaine polychrome ou en biscuit. De nombreuses plaques de porcelaine entrent dans l’ornementation des plus beaux modèles de meubles et de pendules du XVIIIe siècle.

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 Porcelaine de Sèvres, Limoges, Paris, St Cloud, les manufactures de porcelaine au XVIIIe siècle bénéficient de la protection de princes et personnalités de la Cour Royale.

L’âge d’or de la faïence au XVIIIe siècle

Au 18ème siècle, l’art de la faïence est en plein essor. De Nevers à Rouen, de St-Clément à Moustiers, de nombreuses faïenceries valorisent les gestes traditionnels de la faïence d’exception. 

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Plat en faïence de LYON – XVIIIème siècle

Faïence 18ème siècle : origines et contexte

Né au IXe siècle au Moyen-Orient, l’art de la faience s’étend sur tout le bassin méditerranéen. Au XVe siècle, les Maures l’introduisent en Espagne où l’on met au point les célèbres faïences hispano-mauresques de Valence, Manises et Malaga.

Ces pièces sont exportées en Italie par bateaux majorquais, d’où l’appellation de « majolique ». La faïence hérite ensuite de son nom en référence à la ville de Faenza, temple italien de la production de céramique. En France, on appelle « majolique » la production italienne du XVe et XVIe siècles et des premières productions françaises.

La tradition faïencière connaît un âge d’or durant le 18ème siècle puis son succès s’affaiblit avant de retrouver un sursaut d’intérêt pendant la Restauration et de s’éteindre définitivement à la fin du XIXe siècle.

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Plat attribué à LA TOUR D’AIGUES – XVIIIème siècle
Assiette paysage MARSEILLE – XVIIIème siècle

La faïence au XVIIIe siècle

Faite d’argile, d’émail blanc, d’étain et de feu, la faience XVIIIeme siècle conjugue avec raffinement le Beau et le Fonctionnel. En fonction des régions et des tendances des arts décoratifs, chaque faïencerie cultive une signature qui lui est propre et produit des faïences aussi raffinées que variées. Parmi la grande diversité des formes et des motifs, mentionnons le décor à istoriato, le décor à compendiario, le décor en camaïeu et le décor à la Bérain.

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Rafraichissoir Faience de MARSEILLE

Les pièces les plus plébiscitées sont de loin l’assiette et le plat en faïence mais la créativité des faïenceries donne naissance à de nombreux chefs d’œuvre. La faience sublime les arts de la table (rafraîchissoir, saupoudreuse, légumier) mais également les usages dans la salle de bain (plat à barbe, fontaine, bidet en faïence), le bureau (encriers, écritoire en faïence), le salon (bouquetière, cache-pot) et même dans les hôpitaux (pot à pharmacie, bénitier, statuette de saint en faïence).

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Corbeille en faïence de MARSEILLE

Assiette en faïence de MARSEILLE
Situées près des gisements d’argile et des voies de circulation (terrestres, maritimes et fluviales), Les plus importantes faïenceries françaises sont créées à la fin du XVIème et pendant le XVIIème et XVIIIème siècle : Nevers, Rouen, Saint-Clément, Lille, Lyon, Moustiers et Marseille (par les frères Clérissy). La faience du XVIIIe bénéficie aujourd’hui d’une renommée internationale.