Le bureau Mazarin, chef d’œuvre du XVIIe siècle

Doté d’une majestueuse élégance, le bureau dit « Mazarin » séduit par ses marqueteries hautes en couleurs et ses lignes finement travaillées qui valorisent une certaine commodité à mi-chemin entre la table et le secrétaire.


Bureau Mazarin présenté par Martin Colas, antiquaire au Marché Biron

Doté d’une majestueuse élégance, le bureau dit « Mazarin » séduit par ses marqueteries hautes en couleurs et ses lignes finement travaillées qui valorisent une certaine commodité à mi-chemin entre la table et le secrétaire.

Le Bureau Mazarin : entre raffinement et praticité

Créé sous le règne de Louis XIV vers 1670-1680, le bureau dit « Mazarin » obtient son appellation tardive bien après la mort du Cardinal du même nom, principal ministre à la Cour du Roi. Ce bureau du XVIIe siècle sera par la suite succédé par le bureau piédestal.

Les premiers bureaux Mazarin revisitent la sobriété et la robustesse d’une petite table pliable appelée « table de changeur ». Cette table austère de style Louis XIII est équipée d’un plateau à abattant.

Caractéristiques du bureau Mazarin

Contrairement au bureau ministre dont il est l’ancêtre, le bureau Mazarin ne possède pas de tiroirs descendant jusqu’au sol. Il dispose d’un tiroir central et d’un guichet s’ouvrant par un abattant, le tout encadré par 2 caissons latéraux comprenant chacun 3 tiroirs. Ces caissons suffisamment éloignés ouvrent le passage des jambes sous le plateau. La structure du bureau Mazarin est montée sur huit pieds sous-forme de pilastres réunis par des entretoises en X ou en H.

Compromis entre la table et le secrétaire, le bureau Mazarin est un meuble qui permet à la fois d’écrire et d’y ranger des documents. Le plus souvent employé en angle, le bureau Mazarin accueillait un genou sous le plateau d’écriture et l’autre à l’extérieur car les nobles de l’époque portaient une épée à la ceinture.

Devenu un meuble de prestige au XVIIe siècle, le bureau Mazarin est décoré de marqueteries raffinées en bois exotiques, hautes en couleurs ou de marqueterie Boulle composée de cuivre et d’écaille de tortue. Les décors d’arabesques sont inspirés du célèbre ornemaniste Jean Bérain, architecte dessinateur du Roi à l’époque (à partir de 1674).