Archives pour la catégorie Mobilier et Objets d’Art

La commode provençale : fleuron prestigieux de la Provence

Chef d’œuvre du savoir-faire régional, la commode provençale porte en héritage une élégance rare appréciée pour le galbe de ses courbes et la finesse de ses ornementations.

Commode provençale : perle de la Provence

Ce meuble emblématique de la Provence apparaît au début du XVIIIe siècle, vers 1690. Le style provençal est le fruit de la grande liberté d’expression des fustiers (ébénistes provençaux) inspirés du style rocaille parisien et des influences italiennes. A mi-chemin entre l’ébéniste et le sculpteur, le fustier réalise une grande variété de commodes provençales.
franckCommode Nîmoise noyer, époque Louis XV : Antiquités Franck Baptiste

A partir de 1740, la façade et les côtés de la commode se bombent, se galbent et se chantournent. Elle adopte un profil en arbalète, en tombeau ou à ressaut. Elle s’orne de motifs richement sculptés et moulurés qu’elle emprunte à la nature : feuillages, roses, jasmin, laurier, coquilles, rameaux d’olivier…

Le bois utilisé pour la fabrication du mobilier provençal est principalement local : olivier, noyer, mûrier, aulne. Destinés aux mariés, les modèles les plus luxueux sont ornés de placage de bois précieux ou de marqueterie.

commode-chatelanCommode sauteuse galbée toutes faces. Bois de noyer. Provence XVIII : Chatelan antiquités

Évolution de la commode provençale

A la fin du XVIIIe siècle, la commode provençale adopte des formes plus rectilignes et des angles vifs. Elle emploie les caractéristiques typiques du style Louis XVI. Certains modèles reprennent les motifs révolutionnaires de cette époque : bonnet phrygien, faisceaux…

meouneCommode Provençale XVIIIe en noyer :Méounes Antiquités

Quelques commodes provençales sont recouvertes d’un enduit ocre jaune ou vert pâle semblable au « vert d’Uzès ». On voit apparaître certains modèles utilisant un procédé italien plus économique appelé « arte povera » : les motifs sont peints sur papier, découpés et collés sur un fond enduit de bleu ou de jaune.

A la fois rustique et extrêmement raffinée, la commode provençale valorise un charme centenaire sur lequel le temps n’a pas d’emprise.

–> Voir aussi le Mobilier régionnal et le Mobilier provençal

Les bougeoirs et chandeliers au XVIIIe siècle

D’abord utilisés pour leur fonction utilitaire, les bougeoirs et chandeliers deviennent à partir du XVIIIe siècle de véritables œuvres d’art qui évoluent au gré des styles, des modes et du goût des ornemanistes.

applique-epoque-regence

Paire d’appliques d’époque Régence en bronze doré présenté par Gilles Linossier

Bougeoir et Chandelier : les grands classiques des luminaires du 18e siècle

A partir du Moyen-Age, l’éclairage à la chandelle supplante l’utilisation de la lampe à huile. Sa matière solide, la graisse animale appelée « suif » est plus pratique que l’huile qui se renverse facilement. Bien qu’elle donne une lumière faible, une fumée abondante et malodorante, la chandelle devient vite l’éclairage le plus utilisé. Réservée aux plus riches, la cire d’abeille permet d’obtenir une bougie à l’éclairage plus dense et au parfum plus agréable.

A partir du 18ème siècle, les luminaires se développent pour accueillir chandelles et bougies. Le bougeoir et le chandelier font leur apparition. A poser ou à suspendre, pour une ou plusieurs chandelles, les systèmes d’éclairage se modernisent pour s’intégrer avec raffinement aux intérieurs du XVIIIe siècle.

L’évolution des bougeoirs et chandeliers au xviii

Apparu dès le Moyen-âge, le chandelier désigne tous les luminaires accueillant bougies ou chandelles. Destiné à une seule bougie, le bougeoir en est son modèle le plus simple et le plus petit. Réalisés par paire, les plus beaux modèles adoptent des tailles et des ornementations plus importantes en fonction de leur usage. On les nomme alors flambeau, candélabre ou girandole.

Les bougeoirs et les chandeliers du 18e possèdent :

  • – un binet pour accueillir la bougie
  • – une cuvette pour recueillir la cire fondue
  • – des petits trous pour faciliter le retrait de la bougie
  • – un éteignoir et son porte-éteignoir pour l’éteindre
  • – une anse, un anneau ou une manchette pour la déplacer

 

bougeoirs
Paire de Bougeoirs présenté par Denoyelle antiquités

Les bougeoirs et les chandeliers du XVIIIe sont réalisés à partir de métaux précieux tels que le laiton, le bronze ou l’argent. En fonction des styles, le chandelier et le bougeoir peuvent être également en verre, en céramique, en faïence ou en porcelaine. Ils reprennent les tendances propres à chaque style : feuillages rocailles du style Louis XV, lignes et motifs néoclassiques du style Louis XVI…

L’argenterie et l’orfèvrerie du XVIIIe siècle

Chef d’œuvres de l’artisanat ancestral, l’argenterie et l’orfèvrerie du XVIIIe siècle gardent une mémoire immuable du travail hors-pair des orfèvres français

argenterie

 

Argenterie orfèvrerie 18e siècle : de l’inspiration à la création unique

Depuis l’Antiquité, l’argenterie est très utilisée pour l’usage domestique, le culte, l’art de la table et les arts décoratifs : timbales, chandeliers et couverts en argent rencontrent très un franc succès… L’orfèvrerie, travail de l’argenterie en argent massif, est l’art de la fabrication et de la restauration des objets en métaux précieux. Monnaies, médailles, bijoux, objets décoratifs et utilitaires reflètent les évolutions des coutumes et modes de vie du XVIIIe siècle.

L’argenterie et l’orfèvrerie du 18ème marient leur valeur utilitaire, leur valeur décorative et leur valeur en poids de métal. A l’époque de la Renaissance, la découverte d’un gisement d’argent sud-américain démocratise la fabrication d’argenterie et d’orfèvrerie dans le monde entier au XVIIIe siècle. En France, Louis XIV impose sous son règne la fonte nationale de l’orfèvrerie d’or et d’argent car les caisses royales sont vides.

L’argent et l’orfèvre au XVIII

Pendant le règne de Louis XV, les orfèvres se réunissent en corporations et établissent des règles strictes de fabrication pour l’argenterie et l’orfèvrerie. Le poinçon entre en vigueur pour faciliter les contrôles rigoureux de fabrication (année, ville) et pour certifier l’authenticité des pièces réalisées. La timbale devient la pièce phare de l’argenterie ancienne du XVIIIe siècle.

Une grande quantité de pièces en argent massif est produite notamment pour les arts de la table : couverts, coquetiers, timbales, plats de service, tasses à vin, mouchettes, verseuses, rafraîchissoirs, huiliers-vinaigriers, saupoudreuses, flambeaux, bougeoirs… Durant le 18ème siècle, le métal argenté remplace l’argent massif pour la fabrication des pièces de grandes tailles.

Le bureau au XVIIIe siècle

Le bureau du 18ème siècle exalte les nombreux progrès apportés aux arts décoratifs. Habillé de marqueterie et de bronze doré, ce meuble à écrire enchante la gente féminine et masculine du XVIIIe entre sobriété et exubérance.

Le bureau XVIIIe de style régence
bureau-plat
Bureau plat noir d’époque Régence

Fidèle au bureau plat Louis XIV, le bureau Régence possède un plateau parfois recouvert de cuir ceinturé par une lingotière. Composé de 3 ou 5 tiroirs à caissons avec un tiroir central, il repose sur 4 pieds galbés, recouverts d’espagnolettes et finissant en sabot, pied de biche ou griffe de lion. Ses poignées et ses serrures sont ornées de bronzes ciselés et dorés. Le bureau 18e de style Régence est en poirier noirci, recouvert de marqueterie.

Le bureau de style Louis XV

bureau-dos-d-ane
Bureau dos d’âne de style Louis XV

Bien que le bureau plat reste un meuble vedette sous louis 15, de nombreux modèles de bureau de style Louis XV apparaissent : le bureau Capucin, le Bonheur du Jour, le bureau dos d’âne et le secrétaire de dame sont destinés aux secrets féminins. Le bureau à cylindre apparaît vers 1750. Sous son abattant décliné en tablette à écrire, le bureau de pente dévoile des petits casiers, deux tiroirs et un secret sous un panneau central pivotant.

Le bureau XVIIIe Transition

Durant l’époque Transition, le bureau opte pour plus de sobriété et de raideur empruntées à l’esthétique antique (style à la grecque) : formes géométriques, bronzes aux motifs néoclassiques, marqueterie en mosaïque, placage d’acajou, de bois de rose ou violette. Le bureau Transition se décline sous plusieurs formes : bureau de pente, secrétaire à cylindre, bureau dos d’âne, bureau à lattes et à abattant.

Le bureau de style Louis XVI

bureau-pente

Bureau de pente Louis XVI en marqueterie

Sous louis 16, le bureau permet d’écrire et de ranger sous clés des documents. Le secrétaire en cabinet s’y prête volontiers. Doté d’un abattant recouvert de marqueterie ou de placage de bois, le secrétaire de style louis 16 privilégie l’espace de rangement au-dessus du plateau. Ses pieds sont gainés ou en toupie. Sous Louis XVI, un nouveau bureau apparaît : la Table à Tronchin avec 2 plateaux mobiles articulés par une crémaillère.

Le bureau Directoire 18e

Le bureau directoire abandonne la marqueterie, le placage de bois et les bronzes dorés. Typiquement de style néo-classique, ce bureau  garde en héritage l’esthétique antique et l’influence anglaise. Il affirme plus de sobriété dans ses lignes et ses ornementations. Réalisé à partir d’acajou, hêtre, ébène, citronnier ou érable, le bureau directoire possède des côtés et pieds droits, ornés de stries.

Le bureau Louis XV

Sous le règne de Louis XV, le bureau connaît de multiples variations pour répondre aux exigences masculines et surtout féminines. Alliance de virtuosité technique et de prouesse esthétique, le bureau Louis XV ravit les amoureux du Beau et du Bien Pensé.

Bureau Louis XV : l’élégance fonctionnelle

A une époque où l’on recherche davantage d’intimité dans les petits hôtels particuliers, le mobilier de style Louis XV réduit ses dimensions, adoucit ses courbes et rivalise d’ingéniosité pour faire entrer le confort dans les intérieurs bourgeois.

Monté sur des pieds galbés et orné de moulures en bronze doré, le bureau plat reste un meuble vedette. Il possède une conception rectangulaire à coins arrondis, trois ou cinq tiroirs dont un central plus en retrait, ainsi que des secrets. Le dessus est chantourné de courbes et de contres-courbes.

Sous Louis XV, d’autres petits bureaux font leur apparition :

Le bureau de pente: il possède une façade galbée et un abattant qui se transforme en tablette à écrire. Dessous, il dévoile de nombreux casiers, deux tiroirs et un panneau central à pousser pour découvrir un secret. Il est décoré de marqueterie, placage de bois et de bronze aux serrures et aux sabots.

bureau-pente-louis-xv
Bureau de pente, époque XVIII° siècle
© Antiquités Rigot & fils

Le bureau à cylindre : apparu vers 1750, ce bureau affectionne les secrets pour dévoiler des petits tiroirs, des cachettes intérieures et une tirette qui se déplie pour offrir plus de confort à l’écriture.

Les bureaux Louis XV pour dames

De nouveaux bureaux sont créés sous Louis XV pour les dames. De taille plus petite, ils se féminisent et témoignent de véritables performances techniques pour devenir les complices des plus grands secrets de leur époque :

Le bureau dos d’âne, appelé aussi « bureau à dessus brisé » : créé en 1730, ce nouveau modèle de bureau Louis XV possède un abattant incliné qui protège un serre-papier fixe composé de tiroirs et de casiers. Deux tirettes dans la ceinture se transforment en tablettes à écrire.

Le bureau Capucin (ou à la Capucine) est un bureau de dames à cachettes. Riche en mécanismes complexes et à ressorts dissimulés, ce bureau présente un abattant brisé horizontalement qui contient des casiers et une table à écrire. Les ressorts cachés dévoilent des tiroirs latéraux.

Le secrétaire de dame s’ouvre en deux parties : au-dessus un abattant ou deux panneaux coulissants qui recouvrent une armoire ou des tiroirs, en-dessous un tiroir en ceinture monté sur deux vantaux.

Le Bonheur-du-Jour reste un bureau raffiné très apprécié des dames. Il permet de ranger sous clés des documents secrets.

La console Louis XV

Petit meuble décoratif très convoité, la console Louis XV habille de raffinement et d’élégance les intérieurs bourgeois du XVIIIe siècle.

console-louis-xv

Console Louis XV : empreinte du style rocaille

Le mobilier de style Louis XV exalte la créativité des artistes de son époque. De 1730 à 1760, le style Louis XV enveloppe les petits intérieurs bourgeois d’un style décoratif insolite. Les grands espaces sont reconvertis en petits appartements pour créer un confort plus raffiné. Ce nouveau mode de vie donne naissance à une multitude de petits meubles, notamment la console Louis XV.

Durant le style Louis XV, les sculpteurs et ébénistes confèrent à leurs créations un authentique caractère inspiré de l’esthétique rococo ou rocaille. Symétriques ou asymétriques, les lignes de la console Louis XV affectionnent les courbes généreuses et les galbes prononcés. Le petit mobilier de l’époque fait la part belle à la nature et s’enveloppe de motifs végétaux : roses, pivoines, feuilles d’acanthe, rinceaux, nœuds de rubans, coquilles…

console-provencale
Console provençale d’époque Louis XV en bois naturel
© Galerie Violon d’Ingres

Caractéristiques de la console Louis XV

La console Louis XV est davantage décorative que fonctionnelle. Dans le salon ou la chambre à coucher, ce petit meuble accompagne le quotidien avec une élégante discrétion. La console est en bois naturel richement sculpté, mettant à l’honneur les essences de bois de chaque région. Sous le règne de Louis XV, la console est souvent recouverte de marqueterie, placage de bois noble, doré ou laqué.

C’est justement à cette époque qu’apparaît le goût pour l’orientalisme. La console s’habille de chinoiseries et de panneaux de laque importés d’Asie. Inspirés par ce procédé venu d’Extrême-Orient, les frères Martin mettent au point un procédé à moindre coût pour imiter la laque : le vernis Martin.

L’âge d’or du bronze ancien et du bronze animalier

Alliance subtile de cuivre et d’étain, le bronze ancien porte en héritage la créativité inégalable de son auteur à travers toutes les époques.

bronze-ancien

Paire de bronzes représentant les Chevaux de Marly présentée par Galerie Atena

Origine du bronze ancien

Le travail du bronze pour la sculpture remonte à la plus Haute Antiquité. A partir de 2300 avant J.C., le bronze apparaît là où ses principaux composants, le cuivre et l’étain, se trouvent en abondance, c’est-à-dire dans le bassin méditerranéen, en Mésopotamie, en Égypte puis en Chine.

En Europe, ce précieux métal sert à la fabrication d’objets élémentaires tels que les haches, armes et monnaies. Vers 100 avant J.C., l’âge de fer confère au bronze une place déterminante dans la création artistique qu’il conservera à travers les siècles en qualité de matériau noble et luxueux.

Évoluant au fil des époques et des styles, l’art de la sculpture en bronze connaît un âge d’or pendant une cinquantaine d’années à partir du règne de Louis XIV. Jusqu’en 1690, de nombreuses créations sont réalisées mais sans grande nouveauté : les sculpteurs calquent froidement le classicisme de l’antiquité gréco-romaine et de la Renaissance. L’accent est mis sur la représentation glorieuse du Roi à travers ses triomphes militaires.

Émergence du bronze animalier

bronze-animalier
Sculpture en bronze patiné avec un lion rugissant signée Nerid,
© Galerie Atena

Le premier âge d’or du bronze animalier date du début du XIXe siècle. Le romantisme succède au classicisme, la représentation animale détrône la représentation humaine. C’est au Salon de Paris de 1831 que naît la sculpture en bronze animalier. Une œuvre d’Antoine Louis Barye (1796-1875) intitulée « Un tigre ayant surpris un jeune crocodile le dévore » bouleverse et fascine le public par son audace.

Ce tournant dans l’art du bronze animalier inspire une nouvelle génération de sculpteurs entre 1831 et 1855. Bonheur, Cain, Fratin, Frémiet, Mène et Moigniez rencontrent un succès à l’échelle mondiale grâce aux expositions universelles organisées à la fin du XIXe siècle.

Sous le règne de Napoléon III, des artistes comme Dalou et Rodin (1840-1917) revisitent la sculpture en bronze conjuguant le monumental et le modernisme, Maillol devient célèbre grâce à ses sculptures de nus en bronze. Sur les pas de Rodin, Camille Claudel est la première femme à briller dans le domaine de la sculpture au début du XXe siècle.

Le fauteuil à la Reine

Au cours du XVIIIe siècle, le fauteuil à la Reine est de loin le siège le plus populaire et le plus emblématique du style Louis XV et Louis XVI. Un incontournable des antiquités et mobiliers à découvrir !

fauteuil-a-la-reine© Galerie Berger

Sièges et fauteuils avec dossier à la Reine

L’appellation de « Fauteuil à la Reine » fait son apparition en 1730 pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Ce type de fauteuil a été mis au goût du jour par la Reine Marie Leczinska (1703 – 1768), épouse de Louis XV.

Le fauteuil à la Reine est un siège de style Louis XV et Louis XVI caractérisé par son dossier à plat (rectangulaire, carré, ovale, violoné). La forme de ce fauteuil lui confère une place idéale le long d’un mur.

Le fauteuil à dossier plat dit « à la Reine » se différencie du fauteuil en cabriolet. Celui-ci possède un dossier concave et une structure plus légère, ce qui permet de le placer et de le déplacer au gré des envies dans toute la pièce.

fauteuil-a-la-reine-louis-xv© Antiquités Rigot & fils

Description du fauteuil à la Reine

Fabriqué jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le fauteuil à la Reine s’habille de cartouches, coquilles et agrafes ornées de feuilles d’eau ou d’acanthe. Ce fauteuil Louis XV affectionne les tapisseries richement fleuries, bordées de bois doré ou laqué.

Les lignes s’adoucissent pour créer des courbes plus légères et cambrées. Conçu pour répondre aux exigences des modes d’usage, le fauteuil à la Reine épouse à la perfection les contours féminins afin de permettre aux dames de s’asseoir plus facilement avec leurs amples robes : accoudoirs plus ouverts, manchettes d’accotoirs cambrées, assise élargie, joues et dossier rembourrés pour un meilleur confort.

Cannelés et fuselés, les quatre pieds adoptent une allure plus sinueuse dite en arbalète. Contrairement au fauteuil en cabriolet, le fauteuil à la Reine est qualifié de « meublant » car sa conception plus massive ne le prédispose pas à être déplacé.

Anticstore, la plus belle selection d’Antiquités en ligne.

Histoire de l’Estampille

Véritable empreinte d’authenticité, l’estampille incarne la signature des maîtres ébénistes au fil des styles et des époques. Authentique, largement imitée ou même volontairement absente sur de nombreux meubles et objets, l’estampille taquine avec délice la curiosité des amateurs d’Antiquités.

estampille

Estampille : contexte historique

Les premières estampilles remontent à l’époque de l’Antiquité, sous-forme de signatures, d’initiales ou de dessins apposés sur les vases et objets en terre cuite. A partir du Moyen-âge, des corporations sont fondées pour distinguer les différents corps de métiers chez les artisans : d’un côté, les menuisiers travaillant à partir de bois massif et de l’autre côté, les ébénistes spécialisés dans le placage de bois exotiques ou indigènes.

L’estampille devient obligatoire en 1743 sous Louis XV à la promulgation des corporations. Cette mesure a pour but d’authentifier la qualité d’un meuble et de protéger la réputation des maîtres-artisans. Cependant, cette obligation d’estampiller les meubles représente un moyen de contrôle et de taxation. Car seuls les maîtres au service de la Couronne, membres de la Corporation des Menuisiers Ébénistes sont dispensés de payer cette taxe. Par conséquent, de nombreux artisans sont amenés à frauder et à ne pas estampiller leurs meubles.

Entre estampilles absentes et fausses estampilles, il est très difficile d’authentifier la valeur, la qualité et l’époque de nombreux meubles et antiquités.

Présentation et emplacement de l’Estampille

L’estampille donne deux informations importantes : d’abord les initiales de la corporation JME (jurés-maîtres-ébénistes), ensuite les initiales du maître. Elle est réalisée à froid, en relief, avec un seul fer et un coup de maillet.

Sur les sièges, elle se trouve le plus souvent à l’intérieur du bâti, au niveau des traverses de la ceinture ou sur un montant au revers du dossier. L’estampille se dissimule sous le plateau des meubles coiffés d’un marbre, sur la ceinture ou le tiroir des tables et bureaux, au dos des secrétaires et bibliothèques.

L’obligation d’estampiller le mobilier disparaît avec l’abolition des privilèges à la Révolution Française. Néanmoins, de nombreux maîtres ébénistes continuent d’estampiller leur production jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Le cartel ancien : témoin intemporel de l’élégance

Petit chef d’œuvre de technologie, le cartel ancien rythme depuis toujours la passion des collectionneurs et amoureux de l’horlogerie ancienne.

Cartel ancien : une fabrication de prestige à travers les styles et les époques

Joyau de l’horlogerie ancienne, le cartel porte en héritage le savoir-faire d’exception de nos ancêtres horlogers. Horloges, pendules ou cartels, la mesure du temps n’a pas cessé de fasciner les amateurs de Beau et de Précision. De l’horloge solaire pendant l’Antiquité aux pendules signés par l’Ecole Boulle, l’horlogerie ancienne rivalise de charme et de technologie où seul le talent des maîtres horlogers semble échapper à l’emprise du temps.

La recherche de la précision absolue. Doté d’une aiguille à minutes, d’un balancier et d’un échappement, il se développe considérablement à partir du XVIIIe siècle. Dressé sur des chevauchées sauvages ou surmonté d’un angelot triomphant, le cartel s’habille peu à peu de dorures finement sculptés, de vernis Martin, de marqueterie Boulle, de bronze, de nacre et d’écaille de tortue rouge.

cartel applique

Important Cartel d’Applique Louis XIV
© Denoyelle Antiquités

Une mécanique au caractère intemporel

Durant l’époque Empire, le cartel est créé pour s’adapter au plus près au style et au mobilier fastueux de l’époque. Inspiré par le thème de l’Egypte, le cartel ancien exalte des bronzes soigneusement travaillés mettant en scène des personnages greco-romains. Sous le règne Napoléon III, il est orné de corne et de laiton. Il déploie des motifs de feuillage en mouvement, de colombes autour d’un balancier soleil et d’un cadran en émail blanc.

Véritable prouesse technologique des maîtres horlogers, le cartel marie esthétisme et précision. L’horlogerie ancienne a été valorisée au fil des années par la signature talentueuse de Breguet, Janvier, Madge, Jargensen, Soyer, Inge et Garnier.

Last updated by at .