Histoire de l’Estampille

Véritable empreinte d’authenticité, l’estampille incarne la signature des maîtres ébénistes au fil des styles et des époques. Authentique, largement imitée ou même volontairement absente sur de nombreux meubles et objets, l’estampille taquine avec délice la curiosité des amateurs d’Antiquités.

estampille

Estampille : contexte historique

Les premières estampilles remontent à l’époque de l’Antiquité, sous-forme de signatures, d’initiales ou de dessins apposés sur les vases et objets en terre cuite. A partir du Moyen-âge, des corporations sont fondées pour distinguer les différents corps de métiers chez les artisans : d’un côté, les menuisiers travaillant à partir de bois massif et de l’autre côté, les ébénistes spécialisés dans le placage de bois exotiques ou indigènes.

L’estampille devient obligatoire en 1743 sous Louis XV à la promulgation des corporations. Cette mesure a pour but d’authentifier la qualité d’un meuble et de protéger la réputation des maîtres-artisans. Cependant, cette obligation d’estampiller les meubles représente un moyen de contrôle et de taxation. Car seuls les maîtres au service de la Couronne, membres de la Corporation des Menuisiers Ébénistes sont dispensés de payer cette taxe. Par conséquent, de nombreux artisans sont amenés à frauder et à ne pas estampiller leurs meubles.

Entre estampilles absentes et fausses estampilles, il est très difficile d’authentifier la valeur, la qualité et l’époque de nombreux meubles et antiquités.

Présentation et emplacement de l’Estampille

L’estampille donne deux informations importantes : d’abord les initiales de la corporation JME (jurés-maîtres-ébénistes), ensuite les initiales du maître. Elle est réalisée à froid, en relief, avec un seul fer et un coup de maillet.

Sur les sièges, elle se trouve le plus souvent à l’intérieur du bâti, au niveau des traverses de la ceinture ou sur un montant au revers du dossier. L’estampille se dissimule sous le plateau des meubles coiffés d’un marbre, sur la ceinture ou le tiroir des tables et bureaux, au dos des secrétaires et bibliothèques.

L’obligation d’estampiller le mobilier disparaît avec l’abolition des privilèges à la Révolution Française. Néanmoins, de nombreux maîtres ébénistes continuent d’estampiller leur production jusqu’à la fin du XIXe siècle.